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nov 20
Lavage, séchage, repassageCe trio d’opération représente un cycle d’entretien moyen pour la plupart des textiles que nous utilisons. Il est pourtant possible de le déconstruire assez facilement en prenant conscience de l’impact qu’il va avoir in fine sur leur durée de vie. Un seul mot résume comment prendre soin de nos textiles : douceur.

La première notion importante à retenir est que chaque étape d’entretien, aussi délicate soit-elle, engendre des conséquences sur la longévité d’une étoffe.
Plus les contraintes appliquées seront importantes (température élevée, essorage plus rapide etc…), plus les conséquences seront grandes.
Après tout, nos tissus ne sont ni plus ni moins que des fibres, alignées et torsadées en fil que nous venons enchevêtrer d’une certaine manière. Lorsque vous ôtez une de ces fibres de votre sweat favori, vous vous rendez compte de la délicatesse, mais aussi de la fragilité de la structure totale. De ce fait, plus nous traitons ces fibres avec douceur, plus longtemps elles nous le rendront.

Mais avant de commencer si on passait par la "bonne pratique préalable" : ne lavez vos vêtements que s'ils en ont vraiment besoin. Oui ça parait bête comme ça mais je vous vois venir avec le "j'aime bien l'odeur de la lessive".

Bonne pratique n°1 : Laver à froid


Privilégiez le lavage à froid lorsque les degrés supplémentaires ne sont pas nécessaires (pour le linge de bain, draps, etc.) Le lavage à chaud est souvent recommandé pour son action anti-bactérienne. Cependant, si nous voulions réellement anéantir la plupart des bactéries sur nos textiles, même les 60°C proposés par un programme intensif ne seraient pas suffisants.
Attention, il ne s’agit pas ici de remettre en cause son action parfois nécessaire pour l’entretien de textiles sujets à la prolifération des micro-organismes comme les serviettes et autres taies d’oreillers, il s’agit en revanche de nuancer son utilisation qui ne devrait pas être systématique.

Bonne pratique n°2 : Frotter les tâches en douceur


Laver à chaud est aussi synonyme, dans nos esprits, d’une action plus efficace contre les tâches, mais que se passe-t-il réellement dans nos machines ?
Pour commencer, une tâche, c’est tout simplement de la matière qui va venir se déposer à la surface, mais surtout s’insérer dans les pores de nos textiles. Plus les pores sont grands, plus il y a d’air et donc d’espace pour que la tâche vienne s’y loger. L’action de la chaleur va permettre d’écarter la structure des fibres pour que l’eau puisse s’y infiltrer et emmener plus facilement ce qui constitue la salissure. Cet écartement à un coût puisqu’il va modifier la structure des fibres et participer à leur amenuisement.
Or nous nous rendons bien compte que la plupart des tâches sont plutôt tenaces même après un lavage en machine, souvent car elles sont constituées d’un corps gras, et vous connaissez certainement la relation qu'entretiennent l’eau et le gras… Difficile de demander au premier d’escorter le second en dehors des pores confortables dans lesquels il s’est installé, ils ne peuvent pas se voir.
De ce fait, plutôt que de lancer un cycle à température élevée dans l’espoir de voir la tâche s’estomper, il n’y a pas de secret, un frottement à la main avec un savon adéquat, suivi d’un cycle doux sera bien plus efficace qu’un petit jacuzzi!

Bonne pratique n°3 : Utiliser des produits d'entretien naturels


Qu’en est-il des produits, savons et autres assouplissants que nous utilisons pour le lavage ?
C’est simple, si ces produits sont d’origine synthétique, tôt ou tard, vos textiles (entre autres) en paieront le prix. Bien que les marques connues de tous vendent, au travers de leur communication, des capacités nettoyantes hors normes, la réalité est toute autre.
Les molécules utilisées dans les lessives conventionnelles sont obtenues à partir de dérivés pétroléiques. Alors effectivement, la fameuse petite tache de gras peut se faire escorter vers la sortie plus facilement, mais à quel prix ? L’action de ces détergents va venir, grossièrement, ronger les fibres et à terme affaiblir leur ténacité.
Ceci sans parler de l'impact de ces produits sur notre santé, puisqu'au contact de notre peau et de nos voies respiratoires (parfums), ainsi que sur notre écosystème puisque transportées dans les eaux de lavage.

Pour aller plus loin dans la compréhension de ces réalités, nous vous renvoyons vers cet article très bien réalisé. Petit bonus à la fin de ce dernier, un tutoriel pour réaliser une lessive maison naturelle. Lire l'article "Lessive écologique ou lessive classique ? Laver son linge, une affaire de pollution" publié sur le site Bio A la Une.

Nos recommandations sont formelles, pour un entretien respectueux de votre santé, de la qualité des étoffes et des eaux usées que nous rejetons, des produits d’entretiens 100% naturels sont à préconiser. Le fameux savon de Marseille fait foi dans son domaine, mais des marques de lessives alternatives ou noix de lavage disponibles dans vos épiceries et supermarchés biologiques s’attachent elles aussi à apporter de la transparence sur leurs étiquettes, à penser des compositions saines et permettant un entretien efficace tout en étant respectueux. 

Attention toutefois à ne pas se fier uniquement à l’écolabel européen et à rester vigilant sur l’origine naturelle de tous les composants d’un produit d’entretien.

Bonne pratique n°4 : Tout doux sur l'essorage


Là encore la douceur est reine : l’essorage des machines à laver implique énormément de frottements à la surface des textiles, la chaleur des sèche-linges vient fragiliser la structure des fibres. Autant que faire se peut, privilégions des essorages doux et des séchages à l’air libre pour réduire les contraintes que les fibres subissent.

Bonne pratique n°5 : Un bon étendage compense un repassage


Les notions sont les mêmes, un étendage bien réalisé peut largement compenser une session de repassage non nécessaire. Et pour vos textiles à haute froissabilité comme le lin, faites le test avec des températures plus basses que celles préconisées par les marques de fers à repasser.

En conclusion de ce paragraphe, en mettant en place certaines de ces recommandations, en plus de cajoler vos fibres, vous réduirez l’impact environnemental de vos cycles d’entretien en consommant moins d’eau, ainsi que d’énergie pour chauffer cette eau. Car oui, au même titre que le chauffage est la dépense énergétique la plus élevée d’un foyer, les technologies qui servent à chauffer l’eau de votre machine, de votre fer, ou à sécher vos vêtements fonctionnent sur le même principe, autant vous dire que le nombre de Kw/h économisés se fera remarquer !



À propos de l'auteur

Clémence Pasquet

Fondatrice et co-gérante de Cousu Bio, j’ai créé la boutique en 2016 après des études en sciences humaines et politiques (Sciences Po) et en entrepreneuriat. Le textile et la couture sont mes passions, un univers pour lequel je me forme et innove au quotidien.

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