En tant qu’entreprise éco-responsable, il est logique que Cousu Bio alloue des ressources pour quantifier l’impact environnemental de son activité.
L’existence de Cousu Bio est dépendante de la production du coton et du lin.
Même si selon le référentiel choisi, cela n’est pas forcément inclus dans notre comptabilité carbone, il reste de notre responsabilité de connaître l’impact environnemental des productions de ces matières. Dans une démarche de transparence et d’implication du consommateur, il nous semblait important de communiquer sur l’impact environnemental de nos tissus.
Nous prenons en compte toutes les étapes de transformation de la matière première jusqu'à ce que le tissu arrive dans nos étagères.
Chaque étape de fabrication a des impacts environnementaux , alors on décrypte ?
Dans notre démarche de comptabilisation de l’empreinte carbone de nos tissus, notre méthodologie a été de prendre en compte trois facteurs :
La consommation d’énergie pour chaque étape de transformation de la culture du coton jusqu'au produit fini.
La consommation d’énergie est corrélée à l’intensité carbone du pays de transformation soit le rapport entre le taux d'émission de carbone et la quantité d'énergie utilisée pour l’activité en question.
Le transport qu’a subit la fibre de coton pendant toute sa transformation
La culture du coton est la première étape de fabrication et donc la plus opaque.
Nous pouvons supposer que les pratiques agricoles sont assez similaires dans tous les pays du monde. Seule l’irrigation peut varier selon la quantité d’eau apportée, et ainsi la source et la consommation d’énergie des pompes.
Dans un premier temps, ce point n’a pas été pris en compte par souci de simplification.
Selon le rapport "Coton et changement climatique- Impacts et option de réduction et d'adaptation" publié par le Centre du Commerce International (ITC) en mars 2011, les émissions de GES liées à la production du coton varient de 150 à 4016 kgCO2eq par hectare cultivé.
Les rendements de coton varient de 2 à 4 tonnes de coton graine par hectare.
En considérant qu’un coton biologique soit peu consommateur d’engrais de synthèse et de phytosanitaires, on peut raisonnablement prendre 2tCO2eq / ha, avec un rendement moyen de 3 tonnes de coton graine par hectare, soit 0,66 kgCO2eq / kg de coton graine.
Le rendement en coton fibre étant communément admis aux alentours de 40% lors de l’égrenage les émissions par kg de coton fibre : 0,66 / 0,4 = 1,65 kgCO2eq par kg coton fibre.
D’après le Confédération européenne du lin et du Chanvre, la culture du lin n'émet presque aucun GES. En effet, le lin n’a besoin que d’eau de pluie et de soleil pour pousser, la seule consommation est celle du tracteur lors de l’arrachage. Nous avons donc comptabilisé cette empreinte carbone comme nulle.
D’après nos recherches, l'égrenage du coton consomme entre 30 et 70 kWh par balle de 500 pounds (226.8 kg).
Avec une moyenne prise à 45 kWh par balle, cela représente environ 0,20 kWh par kg coton à égrener.
Le rendement en coton fibre étant communément admis aux alentours de 40% lors de l’égrenage les émissions par kg de coton fibre : 0,2 / 0,4 = 0,5 kWh par kg coton fibre.
On peut considérer que l’égrenage est fait à proximité du lieu de culture et ainsi négliger les émissions de transport entre ces 2 étapes.
D’après l’analyse du cycle de vie comparée d'une chemise en lin et une chemise en coton menée par Bio Intelligence Service, le teillage consomme 0,11 kWh/ kg de lin roui et le peignage consomme 0,55 kWh/ kg. Nous prendrons donc un total de 0,66 kWh/ kg pour l’ensemble de l’étape de transformation de la fibre.
La fibre de jute étant transformée de la même manière, nous prendrons également ce même total.
La consommation d’énergie lors de l’étape de filature pour les matières naturelles varie de 2,8 pour la France à 3,4 kWh/kg pour la Turquie. Nous prendrons donc une moyenne de 3,1 kWh/kg quel que soit le pays de filature.
Concernant la fibre artificielle Tencel Lyocell, l’analyse du cycle de vie des fibres artificielles menée par Lenzing en 2010 montre que la fabrication de cette fibre a une empreinte carbone de 2,5 kg CO2eq/kg.
D’après nos recherches, la consommation d'énergie pendant le tissage du tissu en France et en Turquie, varie de 1,9 à 2,1 KWh/kg. Pour plus de simplicité nous prendrons la moyenne de 2 KWh/kg.
Concernant le tricotage nous n’avons pu recueillir qu'une seule donnée sur la consommation d’énergie de cette étape. Nous prendrons uniquement 2,4 KWh/kg pour la suite de nos calculs.
Pour l’étape d’ennoblissement, cela comprend dans notre cas , la teinture , l'impression digitale et le laminage. La seule donnée récoltée est de 2,1 KWh/kg.
Après avoir statué sur la consommation énergétique des étapes de transformation du tissu, nous avons fait le choix de les corréler à l’intensité carbone du pays de transformation pour en extraire l’empreinte carbone.
Tous les pays ne sont pas égaux face à l’émission de gaz à effet de serre car cela dépend de son moyen de production d'électricité. En effet, pour une même quantité d’électricité produite, une centrale thermique au charbon (majoritairement utilisé en Chine) émettra plus de GES qu’un centrale nucléaire (majoritairement utilisé en France)
Les données d’intensité carbone par pays viennent de la documentation de l’ADEME
Ces données nous donnent la quantité de GES émis par kWh utilisé. Soit la quantité de CO2 équivalent pour la consommation d’énergie utilisée.
Afin de prendre en compte l’ensemble de la chaîne de valeur de nos produits. Nous avons également calculé l’impact du transport entre chaque étape de transformation.
Pour ce faire, nous avons proposé deux hypothèses :
Les transports de l’Asie vers l’Europe sont supposés être effectués par conteneur maritime.
Les transports inter Europe (dont la Turquie) sont supposés être effectués par camion.
Nous avons alors calculé l’empreinte carbone du transport grâce au calculateur du groupe GEODIS
Nous nous devions de considérer les émissions de notre atelier. D’après nos calculs, elles sont estimées à 1 tonne par an pour 10 tonnes de tissu soit 0,1 kgCO2eq/kg.
Voici un aperçu de nos résultats de calcul d’empreinte carbone en prenant nos principales catégories de produits :
Coton écru : il s’agit de nos tissus écru fabriqués en Turquie (molleton, micro-éponge, éponge de bain etc.)
Popeline imprimée : ce sont toutes nos collections exclusives tissées au Pakistan et imprimées en Espagne.
Tencel imprimé : cela concerne notre nouveau produit en fibre artificielle écologique de la collection “Hello Sunshine” tissé au Pakistan et imprimé en Espagne.
Jute tissée : cela représente nos 2 références de jute, cultivé au Bangladesh et tissé en France.
Lin Tissé: nous faisons référence à tous nos produits en lin européen, tissés et ennoblis en France.
Développeur web de métier et passionné de vélo et sport de plein air, je suis très intéressé par les thématiques environnementales et les solutions pour réduire l’empreinte carbone.